Ni par les bois les Dryades courantes

Poème par Joachim Du Bellay
Recueil : L Olive
Période : 16e siècle

Ni par les bois les Dryades courantes,
Ni par les champs les fiers scadrons armés,
Ni par les flots les grands vaisseaux ramés,
Ni sur les fleurs les abeilles errantes,

Ni des forêts les tresses verdoyantes,
Ni des oiseaux les corps bien emplumés,
Ni de la nuit les flambeaux allumés,
Ni des rochers les traces ondoyantes,

Ni les piliers des saints temples dorés,
Ni les palais de marbre élaborés,
Ni l’or encor, ni la perle tant claire,

Ni tout le beau, que possèdent les cieux,
Ni le plaisir pourrait plaire à mes yeux,
Ne voyant point le Soleil, qui m’éclaire.

Joachim Du Bellay