Poème par Jean-Antoine De Baïf Période : 16e siècle
Viens, mort, à mon secours viens ;
Ô mort, secours, je t’en prie.
– Je t’oy, je viens, que veux-tu ?
– Ô mort, je suis tout en feu ;
J’attends de toi guérison.
– Et qui t’a mis tout en feu ?
– L’enfant qui porte brandon.
– Que puis-je faire pour toi ?
– Fais-moi mourir je t’en prie.
– Mourir te fais tous les jours.
– Non, fais que j’aie senti.
– Amant, demande à ton coeur.
– Mon coeur, serais-tu bien mort
– Mort aussitôt, soudain vif.
– Ô pauvre coeur, que dis-tu ?
L’humain qui meurt renaît-il?
– Moi seul je nais étant mort,
Ainsi que fait le phénix
Dedans le feu renaissant.
Jean-Antoine de Baïf