Poème par Léon-Gontran Damas Recueil : PigmentsPériode : 20e siècle
Pour Louis Armstrong
Avec d’autres
des alentours
avec d’autres
quelques rares
j’ai au toit de ma case
jusqu’ici gardé
l’ancestrale foi conique
Et l’arrogance automatique
des masques
des masques de chaux vive
jamais n’est parvenue à rien enlever jamais
d’un passé plus hideux
debout
aux quatre angles de ma vie
Et mon visage brille aux horreurs du passé
et mon rire effroyable est fait pour repousser le spectre des lévriers traquant le marronnage
et ma voix qui pour eux chante
est douce à ravir
l’âme triste de leur por-
no-
gra-
phie
Et veille mon coeur
et mon rêve qui se nourrit du bruit de leur
dé-
gé-
né-
rescence
est plus forte que leurs gourdins d’immondices
brandis
Léon-Gontran Damas