Réponse à des vers de M…

Poème par Fanny De Beauharnais
Recueil : Mélanges de poésies fugitives et de prose sans conséquence
Thématiques : Amitié
Période : 18e siècle

Oui, chaque fois que je vous lis,
Je suis contente de moi-même;
Vous embellissez mes écrits:
Quand vous les chantez, je les aime.
A parler pourtant sans détours,
Votre aveuglement est extrême:
Mais il vous sied, comme aux Amours,
Gardez leur bandeau, leurs chimères.
Ils vous diront, s’ils sont sincères,
Que les erreurs font les beaux jours.
Ils me semblent insupportables,
Nos critiques trop clairvoyants.
Je n’ai que de faibles talents;
II me faut des Juges aimables,
Et qui ne passent pas trente ans,
La sombre raison me désole;
Je hais ses calculs, la froideur,
Elle analyse le bonheur.
Tandis qu’on en parle, il s’envole.
Vos Ouvrages le peignent mieux
Que la triste Philosophie.
Jeunes sages sont ma folie:
Dans l’âge mûr, je m’en défie;
Et je les plains, quand ils sont vieux

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