Réponse à des stances de M. le chevalier de…

Poème par Fanny De Beauharnais
Recueil : Mélanges de poésies fugitives et de prose sans conséquence
Thématiques : Amour
Période : 18e siècle

Que vos éloges sont charmants!
Chaque Muse en est embellie.
Erato, longtemps endormie,
S’éveille, & renaît par vos chants.
Mieux qu’elle encor, vous saurez plaire.
Votre luth aura tous les tons;
Et j’applaudis, dans vos chansons,
La langue qu’on parle à Cithere.
De l’Ovide que vous vantez,
Il m’est bien doux d’être l’amie.
J’admirai toujours son génie:
En le chantant, vous l’imitez.
Aux sons magiques de sa lyre,
L’Amour doit trop, pour le braver.
C’est un appui de son empire:
L’Amour saura le conserver.
Ne boudez plus votre Rosine;
Pardonnez-lui quelques rigueurs.
Le Dieu de la double colline
Vous a comblé de ses faveurs.
Vos malheurs font au rang des songes
(Car on rêve au sacré vallon)
Vous rêvez comme Anacréon:
On vous envira vos mensonges.

fanny-de-beauharnais