Pierre fendre

Poème par Louis Aragon
Recueil : Feu de joie
Période : 20e siècle

Jours d’hivers Copeaux
Mon ami les yeux rouges
Suit l’enterrement Glace
Je suis jaloux du mort

Les gens tombent comme des mouches
On me dit tout bas que j’ai tort
Soleil bleu Lèvres gercées Peur
Je parcours les rues sans penser à mal
avec l’image du poète et l’ombre du trappeur

On m’offre des fêtes
des oranges
Mes dents Frissons Fièvre Idée fixe
Tous les braseros à la foire à la ferraille
Il ne me reste plus qu’à mourir de froid
en public.

Louis Aragon