Poème par Charles D'Orléans Recueil : ChansonsPériode : 15e siècle
Mon cueur, estouppe tes oreilles,
Pour le vent de Merencolie ;
S’il y entre, ne doubte mye,
Il est dangereux à merveilles ;
Soit que tu dormes ou tu veilles,
Fays ainsi que dy, je t’en prie.
Mon cueur, estouppe tes oreilles,
Pour le vent de Merencolie ;
Il cause doleurs nompareilles,
Dont s’engendre la maladie
Qui n’est pas de legier guerie ;
Croy moy, s’a raison te conseilles.
Mon cueur, estouppe tes oreilles.
Charles D’Orléans