Poème par Christofle De Beaujeu Période : 17e siècle
Le corps pâle brûlé au bûcher domestique,
Content de l’Achéron en sa chère moitié,
Vécut, mourut, brûla, ô cendres d’amitié,
Puisse naître de vous le cher oiseau unique !
Soyez donc arrousés du doux nectar lybique,
Heureux qui êtes morts premier que l’amitié
Qui lia vos deux coeurs eût pris fin. Ô pitié,
Je n’en suis pas ainsi vers cette fantastique !
Ô Déesse de marbre, ô glacée statue,
Je n’ai regret de quoi ta main rude me tue,
Mais de quoi tes rigueurs s’augmentent tant plus fort.
Sais-tu que tu feras de mon sang altérée ?
Cours à force, mon âme, aux Enfers atterrée,
Et tout devant Pluton, fais-lui souffrir la mort !
Christofle de Beaujeu