Poème par Charles-Nérée Beauchemin Recueil : Les floraisons matutinalesPériode : 19e siècle
Bluet aux regards d’améthyste,
Bluet aux yeux de ciel, dis-nous
Ce qui te fait être si triste ?
– J’ai vu ses yeux, j’en suis jaloux.
Et toi, simple églantine rose,
Payse aux lèvres de carmin,
Pourquoi sembles-tu si morose ?
– Je suis jalouse de son teint.
Toi, beau lys, qu’en dis-tu ? – Que n’ai-je
Le fin velouté, la blancheur,
La fraîcheur d’aurore et de neige
De sa diaphane blondeur !
Je comprends votre jalousie,
Ô fleurs, c’est qu’hier, en ces lieux,
Dans sa robe de fantaisie
La Muse a passé sous vos yeux.
Charles-Nérée Beauchemin