Poème par Paul Valéry Recueil : CharmesPériode : 20e siècle
Quand le ciel couleur d’une joue
Laisse enfin les yeux le chérir
Et qu’au point doré de périr
Dans les roses le temps se joue,
Devant le muet de plaisir
Qu’enchaîne une telle peinture,
Dans une Ombre à libre ceinture
Que le temps est près de saisir.
Cette ceinture vagabonde
Fait dans le souffle aérien
Frémir le suprème lien
De mon silence avec ce monde…
Absent, présent… Je suis bien seul,
Et sombre, ô suave linceul!
Paul Valéry