L’oiseau par Maurice Carême

Quand, il eut pris l’oiseau,
Il lui coupa les ailes.
L’oiseau vola encore plus haut.

Quand il reprit l’oiseau,
Il lui coupa les pattes.
L’oiseau glissa telle une barque.

Rageur, il lui coupa le bec.
L’oiseau chanta avec
Son coeur comme chante une harpe.

Alors, il lui coupa le cou.
Et de chaque goutte de sang
Sortit un oiseau plus brillant.

Maurice Carême