Fils de la foudre

Poème par Aimé Césaire
Recueil : Cadastre
Période : 20e siècle

Et sans qu’elle ait daigné séduire les geôliers
à son corsage s’est délité un bouquet d’oiseaux-mouches
à ses oreilles ont germé des bourgeons d’atolls
elle me parle une langue si douce que tout d’abord je ne comprend pas mais à la longue je devine qu’elle m’affirme que le printemps est arrivé à contre-courant
que toute soif est étanchée que l’automne nous est concilié que les étoiles dans la rue ont fleuri en plein midi et très bas suspendent leurs fruits.

Aimé Césaire