Poème par Christofle De Beaujeu Période : 17e siècle
Belle qui d’un regard, en traversant la rue,
M’as fait suivre une lieue après toi, forcené,
Hélas ! ma chère Amour, quel coup tu m’as donné !
Y a-t-il de tels dards en cette belle vue ?
Je ne t’ai, mes amours, qu’une fois seule vue,
Je ne sais qui tu es, dont je suis étonné.
Qu’allais-je faire là, quand je suis retourné
Où à mon grand malheur nous t’avons aperçue ?
Encore qui pis est, je n’ai plus d’espérance
De savoir qui tu es, y a-t-il quelque apparence
Qu’à Paris l’on te puisse en cherchant retrouver ?
C’est un monde confus, de filles et de femmes,
C’est où Amour retire et Princesses et Dames.
Si me faut-il mourir, ou bien te retrouver !
Christofle de Beaujeu