Ah ! j’avais bien raison de craindre

Poème par Anna De Noailles
Recueil : Poème de l'amour
Période : 20e siècle

Ah ! j’avais bien raison de craindre
Le mol printemps et sa douceur !
— Le beau soir tiède a ta tiédeur.
Tout est humain, tout semble peindre,
Par l’azur, le rêve, l’odeur,
Ta personne.
Dans le silence
Envahissant, mouvementé,
De ce soir proche de l’été,
C’est ta grâce qui se balance.
Et le vent chaud sur le chemin
— Ô désir ! mémoire ! espérance ! –
À la vive et secrète aisance
Des belles veines de tes mains…

Anna de Noailles