Poème par Fanny De Beauharnais Recueil : Mélanges de poésies fugitives et de prose sans conséquencePériode : 18e siècle
Entre le sentiment & l’art,
Malheureux celui qui balance!
Un tel amant n’est qu’un vieillard,
Plus près qu’il ne croit de l’enfance.
Cœurs languissants, tristes humains,
II vous faut des beautés factices.
Pour ranimer vos goûts éteints,
Vous avez besoin d’artifices.
Voyez mourir votre bonheur,
Débile enfant de l’imposture:
C’est la faiblesse, ou c’est l’erreur,
Qui vous enlève à la Nature.
La constance, qui vous fait peur,
A sa loi toujours me ramène:
L’âme forte tient à sa chaîne;
Et ce seul bien n’est point trompeur.
Le reste, hélas! n’est que chimère.
Pour qu’un Dieu jouisse à son tour,
II doit aimer comme il sait plaire:
Psyché suffisait à l’Amour.
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